Cessons de tuer la terre pour nourrir l'homme !: Pour en finir avec les pesticides by JEAN-MARIE PELT

Auteur:JEAN-MARIE PELT [PELT, JEAN-MARIE]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Social Science, Essays, Fiction, General, Literary Criticism
ISBN: 9782213665733
Google: HAz6x-qc8uEC
Éditeur: FAYARD
Publié: 2012-04-02T05:24:24.332000+00:00

Dans la définition de Molisch et de Rice, les phénomènes d’allélopathie peuvent être positifs ou négatifs. Mais, dans la pratique, seuls les phénomènes négatifs mettant en jeu des réactions compétitives entre micro-organismes ou entre plantes sont pris en considération. C’est en ce sens que le terme est utilisé en biologie végétale. On parle aussi de télétoxicité : toxicité à distance consécutive à une émission de molécules toxiques par volatilisation, par exsudat racinaire ou par décomposition des plantes télétoxiques.

De nombreuses molécules allélopathiques ont été identifiées, exprimant toutes le métabolisme secondaire des végétaux. On entend par là des substances qui n’interviennent pas dans les métabolismes biochimiques essentiels à la vie de la plante, à la différence de celles qui sont communes à tous les êtres vivants comme les glucides, les lipides ou les protides les plus courants. En revanche, les métabolismes secondaires mettent en jeu des molécules souvent très spécifiques, dont on a mis du temps à comprendre le rôle dans les plantes. Lors de mes études de pharmacie, ces substances étaient considérées comme des résidus, des cendres, des déchets sans aucun intérêt pour la plante qui les synthétisait. Par un étrange anthropocentrisme, on les considérait comme exclusivement destinées à devenir des médicaments, la plante productrice étant censée n’en tirer aucune utilité. Les points de vue ont considérablement évolué depuis que l’écologie chimique a montré le rôle de ces molécules dans le fonctionnement des écosystèmes. Elles sont les agents des mécanismes de défense des végétaux vis-à-vis d’autres végétaux ou de prédateurs dont elles limitent le niveau de prédation, voire les détournent, en générant chez les herbivores des phénomènes d’évitement (allélopathie négative). Elles peuvent aussi attirer des auxiliaires utiles pour les plantes (allélopathie positive). Les huiles essentielles sont l’exemple type d’une production du métabolisme secondaire : très odorantes, elles attirent les pollinisateurs sur les fleurs qui les émettent. Produites seulement par les végétaux, ces substances sont étrangères à la biochimie animale. Animaux et humains ne dégageant pas d’odeurs suaves, d’où leur emprunt au monde végétal des arômes et parfums qu’ils utilisent à leur profit…

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